jeudi 30 mai 2013

Petit flocon


À un flocon de neige

Quel est donc ce cœur qui t’a pensé,
Par-delà le songe
 (Ô pétale en filigrane !)
Façonné avec tant de pureté,
De fragilité, de solidité ?
De quel inimaginable
Métal de Paradis,
Trop précieux pour avoir un prix, es-tu né ?
Qui t’a martelé, qui t’a ouvré,
Extrait du souffle de l’argent ?
« C’est Dieu qui m’a formé,
Devançant l’entendement,
Il m’a martelé, il m’a ouvré,
M’a tiré du souffle ondoyant de l’argent
Pour satisfaire l'ardent désir de Son esprit…
Toi, tu n’aurais pas pu me concevoir
Si pur, si évanescent !
D'une main minutieuse et solide,
Puissante et délicate au possible,
Il m’a gravé et mis en relief
Avec Son marteau de vent
Et Son burin de gel. »


Francis Thompson

(Traduction : Céline-Albin Faivre)